Le Marché du Diagnostic Immobilier en 2025 :

Ce que les experts ne vous disent pas

Le secteur du diagnostic immobilier traverse une période de mutations profondes en 2025, caractérisée par une contraction notable du volume transactionnel. Les données sectorielles attestent d’une diminution de 36% sur trois années consécutives, avec un passage de 1,17 million de transactions en 2021 à 750 000 en 2024. Cette évolution structurelle impacte directement les professionnels du diagnostic, dont l’intervention demeure pourtant indispensable aux processus de cession et de location.

Les entreprises spécialisées dans le diagnostic immobilier constatent néanmoins un renforcement de leur position stratégique face au durcissement réglementaire. L’interdiction de mise en location des logements classés G, effective depuis janvier 2025, génère une demande accrue pour les prestations d’évaluation énergétique. Cette dynamique se traduit par une revalorisation salariale de 8,7% pour les diagnostiqueurs entre 2023 et 2024. Toutefois, l’analyse approfondie du secteur révèle des déséquilibres structurels : la population d’auditeurs énergétiques certifiés a chuté de 3 575 à 2 995 professionnels entre avril 2024 et mars 2025, provoquant un allongement des délais d’intervention et une inflation tarifaire.

Cette configuration du marché 2024-2025 révèle une dualité remarquable : d’une part, une contrainte économique résultant de la baisse transactionnelle et, d’autre part, une montée en expertise technique imposée par le renforcement des exigences réglementaires. Cette conjoncture particulière génère simultanément des enjeux considérables et des perspectives prometteuses pour les acteurs établis du secteur.

Définition du diagnostic immobilier en 2025

Le diagnostic immobilier constitue en 2025 un pilier incontournable du secteur transactionnel français. Cette expertise technique évolue désormais au sein d’un environnement réglementaire particulièrement exigeant, où la performance énergétique des bâtiments occupe une position centrale.

Les obligations légales et les diagnostics concernés

Le diagnostiqueur immobilier demeure un expert technique garant de la conformité réglementaire des biens destinés à la vente, à la location ou aux travaux de rénovation. Cette spécialisation dans les normes constructives requiert l’évaluation précise de multiples paramètres techniques caractérisant chaque bien immobilier.

L’exercice 2025 introduit des modifications substantielles concernant les diagnostics obligatoires :

  • L’extension de l’audit énergétique aux biens classés E à partir du 1er janvier 2025, après son application aux classes F et G en avril 2023.
  • La caducité des DPE réalisés avant le 1er juillet 2021, ce qui impose la réalisation de nouveaux diagnostics selon les normes actuelles.
  • L’interdiction à la location des logements classés G à compter du 1er janvier 2025, avec extension prévue aux classes F en 2028 et E en 2034.
  • L’obligation de DPE pour les meublés de tourisme (type Airbnb), avec exigence minimale de classe E.
  • L’extension du DPE collectif aux copropriétés de 50 à 200 lots dont le permis de construire a été déposé avant le 1er janvier 2013.

D’autres obligations réglementaires concernent les Plans Pluriannuels de Travaux (PPT) pour les copropriétés de plus de 15 ans comprenant 50 lots et moins, ainsi que l’information sur les Obligations Légales de Débroussaillement (OLD) dans l’État des Risques et Pollutions.

Le rôle du Dossier de Diagnostic Technique (DDT)

Le Dossier de Diagnostic Technique rassemble l’ensemble documentaire indispensable à toute transaction immobilière. Cette compilation vise principalement à informer et protéger les futurs propriétaires ou locataires concernant les éléments susceptibles de présenter des risques sanitaires ou sécuritaires.

La vente immobilière en 2025 exige la constitution d’un DDT comprenant :

  • L’état de l’installation intérieure d’électricité (validité de 6 ans)
  • L’état de l’installation intérieure de gaz naturel (validité de 6 ans)
  • Le constat de risque d’exposition au plomb (CREP)
  • Le diagnostic amiante
  • L’état relatif à la présence de termites
  • L’état des risques naturels et technologiques
  • L’état des installations d’assainissement non collectif
  • Le diagnostic de performance énergétique (validité de 10 ans)

Les transactions locatives nécessitent un DDT allégé, intégrant le CREP, l’état des risques, le DPE, ainsi que les diagnostics d’électricité et de gaz pour les installations de plus de 15 ans.

La remise du DDT s’effectue au plus tard lors de la signature de la promesse de vente pour l’acquéreur, ou lors de la signature du bail pour le locataire. L’omission de ces diagnostics expose à des sanctions significatives, notamment l’annulation de la vente ou la diminution du prix de cession.

Les certifications et formations requises

L’année 2025 marque un durcissement notable des exigences certificatives pour les diagnostiqueurs immobiliers. L’exercice légal de cette profession impose :

  • La détention d’un diplôme validant une formation biennale dans les techniques du bâtiment ou la justification d’une expérience professionnelle minimale de trois années en qualité de technicien ou agent de maîtrise du bâtiment.
  • L’obtention de certifications spécialisées pour chaque catégorie de diagnostic, délivrées par un organisme accrédité Cofrac.
  • La souscription d’une assurance professionnelle couvrant la responsabilité d’exercice.

Ces certifications, d’une validité septennale, couvrent les domaines suivants : amiante, plomb, termites, DPE, gaz, électricité et loi Carrez. Chaque spécialisation nécessite la validation d’épreuves théoriques et pratiques.

Depuis le 1er septembre 2024, les critères certificatifs sont régis par de nouveaux textes réglementaires : l’arrêté du 1er juillet 2024 pour la majorité des diagnostics et l’arrêté du 20 juillet 2023 spécifiquement pour le DPE.

L’audit énergétique fait l’objet de conditions d’accès renforcées : cette certification reste réservée aux détenteurs d’une certification DPE depuis au moins deux ans sur les trois dernières années. La formation initiale pour l’audit énergétique s’étend désormais sur 10 jours, complétés par 35 heures de formation pratique.

L’exercice 2025 introduit également de nouvelles modalités : les organismes certificateurs devront contrôler le respect des obligations de transmission des rapports amiante dans l’application SI-Amiante. À partir du 1er mai 2025, l’examen pratique pour l’audit énergétique devra obligatoirement être réalisé dans un bâtiment réel ou aménagé.

Ces renforcements des exigences formatives et certificatives visent à garantir la qualité des prestations diagnostiques, mais ils risquent d’accentuer la pénurie de diagnostiqueurs qualifiés sur le marché 2025.

Les acteurs du marché : indépendants, franchises et nouveaux entrants

L’architecture du secteur diagnostic immobilier repose sur une pluralité d’intervenants aux modèles économiques distincts, chacun développant des approches spécifiques face aux évolutions normatives et aux contraintes conjoncturelles du marché immobilier. Cette hétérogénéité d’acteurs constitue un écosystème complexe où s’articulent structures traditionnelles établies et solutions technologiques émergentes.

Les entreprises de diagnostic immobilier en chiffres

L’évaluation économique du marché diagnostic immobilier s’établit à 1,5 milliard d’euros, constituant ainsi un segment d’activité significatif. Le recensement professionnel dénombre approximativement 5 800 entreprises et près de 16 000 diagnostiqueurs certifiés opérant sur le territoire national. Cependant, certaines analyses sectorielles avancent le chiffre de 7 500 diagnostiqueurs en activité, révélant la complexité inhérente à la quantification précise de cette profession.

L’exercice 2022 a attesté d’une performance économique satisfaisante avec 55,5% des entreprises enregistrant une progression de leur chiffre d’affaires comparativement à 2021, pour une croissance médiane avoisinant 5%. Cette performance présente néanmoins des disparités notables : les opérateurs franchisés ont bénéficié de résultats supérieurs avec 65% d’entre eux affichant une hausse d’activité et une médiane établie à 11%.

L’examen du marché des certifications révèle une concentration autour de quelques organismes dominants. Dekra (16,7%) et LCC Qualixpert (21,5%) détiennent une position prépondérante dans l’attribution des certifications professionnelles. Concernant les analyses de matériaux amiantés, ITGA et Eurofins exercent une influence majeure avec 62% des parts de marché.

Franchises vs indépendants : forces et faiblesses

L’organisation du marché diagnostic immobilier s’articule autour d’une dichotomie entre réseaux d’enseignes et opérateurs autonomes, chaque configuration présentant des caractéristiques opérationnelles spécifiques.

Les diagnostiqueurs affiliés à une franchise bénéficient d’atouts substantiels :

  • Une reconnaissance de marque établie optimisant les démarches commerciales
  • Une accélération du développement d’activité
  • Un accès facilité à l’équilibre économique
  • Un cadre structurel et un soutien technique et commercial intégré

Cette approche implique toutefois des obligations financières conséquentes : droits d’adhésion pouvant atteindre 17 000 euros chez certaines enseignes comme Diagamter, redevances périodiques et commissions sur le chiffre d’affaires oscillant généralement entre 4% et 5,5%.

Les praticiens indépendants privilégient l’autonomie décisionnelle comme principal avantage concurrentiel, mais doivent résoudre deux enjeux cruciaux : l’établissement de leur notoriété et la constitution accélérée d’un portefeuille clientèle sans infrastructure réseau. Leur modèle économique peut cependant s’avérer plus performant à long terme, une fois la reconnaissance professionnelle acquise, du fait de l’absence de redevances.

Les données sectorielles indiquent que les franchisés peuvent générer jusqu’à 15% de chiffre d’affaires supplémentaire comparativement aux entrepreneurs indépendants, justifiant l’attraction de cette formule pour les nouveaux entrants sur le marché.

L’émergence des plateformes et services digitalisés

L’évolution des modèles économiques traditionnels s’accompagne de l’apparition d’acteurs numériques qui redéfinissent progressivement les modalités d’accès au marché diagnostic immobilier. Ces plateformes telles que Kiwidiag opèrent comme intermédiaires entre propriétaires et diagnostiqueurs certifiés, facilitant la comparaison tarifaire et la réservation dématérialisée.

L’intégration technologique du secteur se manifeste également par l’adoption croissante de solutions logicielles spécialisées. SafetyCulture, déployé dans plus de 85 pays auprès d’1 million d’utilisateurs répartis dans plus de 26 000 organisations, témoigne de cette tendance d’ampleur internationale. Des applications comme Diagnostic Facile permettent aux professionnels d’optimiser leur prospection numérique et d’automatiser les processus administratifs.

Cette modernisation technologique concerne également les acteurs établis qui investissent dans l’innovation. Le groupe Ex’Im a procédé à l’acquisition de l’éditeur logiciel MyDTG pour enrichir et digitaliser son offre de services. Parallèlement, certains franchiseurs développent des solutions numériques propriétaires visant à renforcer leur efficacité opérationnelle et leur différenciation concurrentielle.

Face aux tensions du marché, les acteurs du diagnostic immobilier réajustent leurs stratégies opérationnelles. Les indépendants valorisent la proximité relationnelle et l’adaptabilité, les franchises capitalisent sur leur notoriété et leur accompagnement structurel, tandis que les plateformes numériques établissent de nouveaux paradigmes économiques où la maîtrise technologique constitue un facteur déterminant de positionnement concurrentiel.

La demande en mutation : qui sont les clients aujourd’hui ?

L’évolution de la clientèle du diagnostic immobilier reflète les transformations structurelles du marché français. La contraction des volumes transactionnels s’accompagne d’une diversification des profils de demandeurs, dont les exigences redéfinissent les priorités opérationnelles des professionnels du secteur.

Particuliers, bailleurs, collectivités : une clientèle diversifiée

L’architecture de la demande repose désormais sur trois segments clients aux caractéristiques distinctes. Les particuliers maintiennent leur prédominance dans les opérations de cession immobilière, bien que leur part relative s’érode face à l’émergence d’autres catégories d’intervenants.

Les propriétaires bailleurs constituent un segment d’activité en expansion notable. Les obligations de conformité énergétique contraignent ces investisseurs privés et institutionnels à régulariser leurs actifs locatifs. L’interdiction de mise en location des logements G depuis janvier 2025 a effectivement positionné cette clientèle parmi les demandeurs récurrents des prestations diagnostiques.

Les collectivités territoriales et établissements publics forment le troisième pilier de cette demande diversifiée. Gestionnaires de patrimoines immobiliers étendus, ces entités publiques requièrent des interventions techniques conformes aux standards réglementaires de performance énergétique. Leurs commandes se distinguent par des volumes conséquents et des cahiers des charges rigoureux concernant les délais d’exécution.

L’impact des nouvelles obligations sur la demande

Les modifications réglementaires récentes ont reconfiguré l’équilibre de la demande sectorielle. La refonte du DPE et l’implémentation des audits énergétiques ont généré des besoins spécialisés sans antécédent dans cette filière.

L’extension des audits énergétiques obligatoires aux classifications F et G depuis 2023, puis E à compter de 2025, a produit une sollicitation accrue des compétences certifiées. Cette progression de la demande rencontre cependant les limites de l’offre disponible : la diminution des auditeurs certifiés de 3 575 à 2 995 entre avril 2024 et mars 2025 crée un déséquilibre qui prolonge les délais d’intervention et accentue la pression tarifaire.

L’obsolescence programmée des DPE antérieurs à juillet 2021 constitue également un facteur déterminant de stimulation de la demande. Cette disposition contraint les propriétaires à renouveler leurs diagnostics, alimentant un flux constant de sollicitations malgré la contraction du marché transactionnel.

Le poids croissant des prescripteurs

L’écosystème de prescription s’est complexifié au sein du secteur diagnostique immobilier. Les agences immobilières conservent leur influence historique mais partagent désormais leur pouvoir de recommandation avec d’autres acteurs spécialisés.

Les notaires occupent une position prescriptrice renforcée, particulièrement pour les audits énergétiques et les DPE actualisés. Leur intervention stratégique dans les processus de cession leur confère une capacité d’orientation significative des commandes sectorielles.

Les gestionnaires immobiliers et syndics de copropriété exercent une influence grandissante sur la structuration de la demande. Leur rôle s’est intensifié avec l’implémentation des plans pluriannuels de travaux (PPT) et les exigences énergétiques applicables aux ensembles résidentiels collectifs.

Les plateformes numériques représentent la génération émergente de prescripteurs. Ces intermédiaires technologiques entre diagnostiqueurs et clientèle finale captent une fraction croissante des sollicitations, notamment auprès des particuliers privilégiant la simplicité procédurale et la transparence tarifaire. Leur développement redéfinit progressivement les circuits d’acquisition traditionnels de la clientèle sectorielle.

Les tensions invisibles : ce que les chiffres ne montrent pas

Les données officielles du secteur masquent des défis structurels qui compromettent l’équilibre opérationnel de la profession. Ces contraintes, insuffisamment documentées dans les analyses sectorielles, représentent les véritables enjeux stratégiques auxquels sont confrontés les professionnels du diagnostic en 2025.

Pénurie de main-d’œuvre qualifiée

La filière du diagnostic immobilier présente un déficit chronique de ressources humaines qualifiées. Avec un effectif de 10 000 opérateurs certifiés répartis dans 5 800 entreprises (dont 80% d’indépendants), le secteur peine à satisfaire la demande. La production hebdomadaire s’établit actuellement à 35 000 DPE, nécessitant une progression de 20% pour répondre aux objectifs de rénovation énergétique.

Ce déséquilibre structurel se traduit par environ un millier de postes non pourvus. Les projections sectorielles indiquent la nécessité de doubler les effectifs sur cinq ans, soit un recrutement de 10 000 professionnels supplémentaires. Cette croissance se heurte à l’absence de formations universitaires dédiées, capables de produire 2 000 opérateurs annuellement.

L’enquête sectorielle révèle que 25% des dirigeants prévoient des recrutements sous six mois, avec une préférence marquée (57%) pour des profils certifiés justifiant de 6 mois à 2 ans d’expérience. Cette orientation accentue la tension sur les compétences disponibles.

Pression sur les marges et hausse des coûts

L’inflation des charges opérationnelles affecte directement la rentabilité des entreprises. Le tarif du DPE a progressé de 6,28% entre 2023 et 2024, sous l’effet conjugué du renchérissement des formations obligatoires et des primes d’assurance responsabilité civile professionnelle.

La structure de coûts fixes mensuelle d’un diagnostiqueur oscille entre 1 500 et 2 000 euros, incluant la location d’équipements spécialisés (700€ pour un analyseur de plomb), les licences logicielles, les polices d’assurance et les frais de déplacement. Cette rigidité des charges, combinée à l’intensification concurrentielle sur les prix, comprime progressivement les marges bénéficiaires.

Les observateurs sectoriels anticipent un « tassement de la rentabilité » en raison du « recul des transactions immobilières » et des « pressions tarifaires sur le dossier de diagnostic technique ». Cette dynamique s’amplifie avec « l’augmentation significative des frais de personnel », générant un effet de ciseau sur les résultats d’exploitation.

Complexification des certifications et audits

L’élévation des standards professionnels s’accompagne d’exigences certificatives renforcées. L’obligation d’expérience biannuelle pour l’audit énergétique crée des difficultés financières substantielles durant cette période probatoire. Cette contrainte risque de dissuader les nouveaux entrants et de consolider la position des entreprises établies.

La refonte des certifications DPE et audit énergétique impose des cursus étendus, des évaluations approfondies et des contrôles de surveillance accrus. Ces nouvelles exigences entraîneront mécaniquement une hausse des coûts : le tarif de formation initiale DPE devrait doubler. Les diagnostiqueurs certifiés devront s’adapter au nouveau régime par des formations complémentaires et des contrôles additionnels.

Cette complexité croissante se répercute sur l’exercice professionnel quotidien. Le DPE intègre désormais « une multiplicité de paramètres qui dépasse souvent l’entendement », ce qui « compromet la qualité et la précision des diagnostics ». Un goulot d’étranglement se profile fin 2024/début 2025 pour les formations à l’audit énergétique, susceptible d’aggraver la pénurie de professionnels qualifiés.

Les leviers de transformation : digitalisation et innovation

L’évolution technologique redéfinit les pratiques opérationnelles du diagnostic immobilier en 2025. Les professionnels du secteur adoptent progressivement des solutions numériques spécialisées pour optimiser leurs processus métier et renforcer leur positionnement concurrentiel.

L’usage des logiciels de diagnostic (Liciel, Analysimmo…)

Les solutions logicielles dédiées constituent désormais l’infrastructure technique de référence pour les diagnostiqueurs professionnels. Liciel, fort de ses 18 années d’expertise sectorielle, maintient sa position de leader technologique grâce à une offre modulaire comportant plus de 10 composants fonctionnels, incluant un système d’agenda géolocalisé et des interfaces d’échange web. Analysimmo développe quant à lui une plateforme hautement configurable qui intègre la réalisation diagnostique et la gestion commerciale complète, couvrant la génération de devis, la facturation et le suivi comptable.

L’écosystème logiciel s’enrichit également des solutions WinDiagnostic, DS8 et DTIMMO. La validation ministérielle de dix logiciels pour les audits énergétiques réglementaires, notamment LICIEL DIAGNOSTICS, ANALYSIMMO et BATIAUDIT, confirme la maturité technique de ces outils spécialisés.

Le rôle du BIM et de la modélisation 3D

La technologie BIM (Building Information Modeling) établit de nouveaux standards dans l’approche diagnostique immobilière. Cette méthodologie permet la création de représentations virtuelles détaillées des biens évalués, offrant aux professionnels une visualisation technique approfondie des résultats d’analyse.

Le groupe AC Environnement développe une offre « diagnostic immobilier 4.0 » qui intègre la collecte de données jusqu’à leur exploitation opérationnelle en temps réel. Cette démarche technique utilise des équipements laser de mesure pour capturer les dimensions exactes des bâtiments, puis convertit ces données en modèles tridimensionnels. Les diagnostiqueurs peuvent ainsi centraliser l’ensemble des informations techniques, environnementales et réglementaires dans une maquette numérique unifiée.

L’automatisation des rapports et la gestion des données

L’intelligence artificielle appliquée au secteur facilite l’automatisation des communications clientèle, l’optimisation de la planification d’intervention et la simplification de la rédaction de rapports techniques.

Ces systèmes analysent et interprètent automatiquement les données collectées, produisant des rapports structurés qui délivrent une évaluation claire de l’état du bien expertisé. Des solutions comme Youdoc intègrent la lecture automatique des DPE via l’IA, extrayant et vérifiant les données critiques telles que le numéro du DPE, la classification énergétique ou l’adresse du bien.

L’accès aux données sectorielles s’améliore grâce à des plateformes comme l’Observatoire DPE de l’ADEME, qui centralise les informations diagnostiques collectées sur le territoire métropolitain, fournissant une vision analytique globale de la performance énergétique du parc immobilier français.

Perspectives 2025 : entre incertitudes et opportunités

L’exercice 2025 s’annonce déterminant pour l’évolution structurelle du diagnostic immobilier français. Les nouvelles dispositions réglementaires et les ajustements du marché immobilier redéfinissent les paramètres d’activité, créant un environnement où coexistent contraintes opérationnelles et potentiels de développement.

L’impact de la réforme DPE et des audits énergétiques

L’extension de l’audit énergétique obligatoire aux biens classés E constitue l’événement réglementaire majeur de 2025. Cette disposition, qui complète les obligations déjà applicables aux logements F et G depuis avril 2023, accroît substantiellement le périmètre d’intervention des professionnels certifiés. La caducité simultanée des DPE antérieurs au 1er juillet 2021 alimente un flux continu de nouvelles prestations.

L’interdiction locative des logements classés G établit un précédent réglementaire strict, avec une extension programmée aux classes F en 2028 et E en 2034. Cette approche échelonnée impose aux propriétaires bailleurs des obligations de mise en conformité énergétique, nécessitant l’expertise préalable des diagnostiqueurs.

La révision du calcul DPE pour les surfaces inférieures à 40 m² apporte cependant un correctif notable. Cette modification technique permet à environ 140 000 logements de sortir du classement « passoire thermique », tempérant partiellement les contraintes réglementaires.

La stabilisation attendue du marché immobilier

L’environnement transactionnel montre des signaux d’amélioration progressive en 2025. Les taux de crédit immobilier s’établissent désormais entre 3,30% et 3,40% sur 20 ans, restaurant partiellement la capacité d’acquisition des ménages.

Cette normalisation tarifaire devrait bénéficier aux professionnels du diagnostic, dont l’activité reste étroitement corrélée aux volumes de transactions. Les incertitudes macroéconomiques persistent néanmoins, notamment liées aux « conséquences de la politique économique américaine » qui « accentuent le climat d’incertitude ambiant ».

Les opportunités liées à la transition énergétique

La valorisation économique du secteur diagnostic immobilier s’intensifie, avec une progression de 11,35 milliards de dollars en 2021 à 14,29 milliards en 2023. Cette dynamique reflète l’impact direct des évolutions législatives et de la sensibilisation aux enjeux énergétiques.

Les réformes en cours visent à « ancrer solidement le secteur immobilier dans une dynamique de transition écologique ». Cette orientation stratégique positionne les diagnostiqueurs comme acteurs techniques essentiels, particulièrement dans « le domaine du conseil et de l’accompagnement pour la mise en conformité des biens ».

L’équilibre sectoriel pour 2025 présente donc une configuration ambivalente : d’une part, un renforcement des contraintes réglementaires et certificatives ; d’autre part, un marché porteur alimenté par les impératifs de la transition énergétique du parc immobilier français.

Conclusion

L’examen approfondi du secteur du diagnostic immobilier en 2025 révèle un paysage professionnel aux multiples facettes. Cette analyse technique démontre que les bouleversements réglementaires actuels redéfinissent fondamentalement les paramètres d’exercice de cette profession spécialisée.

Les contraintes structurelles identifiées – tensions sur les ressources humaines qualifiées, pressions économiques sur les structures d’exploitation, et complexification normative – constituent des facteurs déterminants pour l’évolution sectorielle. Ces éléments techniques s’articulent avec les nouvelles obligations énergétiques pour créer un environnement professionnel exigeant une adaptation stratégique majeure.

L’adoption d’outils technologiques avancés représente un levier d’optimisation opérationnelle incontournable. Les solutions logicielles spécialisées, les méthodes de modélisation tridimensionnelle et les systèmes d’automatisation documentaire constituent désormais des composantes essentielles de l’efficience technique. Cette modernisation instrumentale permet aux professionnels certifiés de maintenir leur niveau de performance malgré l’intensification des exigences réglementaires.

L’architecture concurrentielle du marché connaît une reconfiguration notable, avec une différenciation croissante entre modèles économiques traditionnels et approches innovantes. Cette évolution structurelle favorise les organisations capables d’intégrer efficacement les nouvelles contraintes normatives tout en optimisant leur positionnement commercial.

Les perspectives sectorielles demeurent favorables malgré les défis identifiés. Le calendrier réglementaire établi jusqu’en 2034 garantit une demande technique soutenue, tandis que les signaux de stabilisation du marché immobilier suggèrent une amélioration progressive des conditions d’exercice.

Les professionnels du diagnostic immobilier qui maîtriseront l’intégration des exigences techniques renforcées avec les innovations technologiques disponibles consolideront leur expertise dans l’accompagnement de la transition énergétique immobilière. Cette expertise technique élargie positionne ces spécialistes comme des intervenants stratégiques dans l’évolution qualitative du parc immobilier national.

FAQs

Q1. Quels changements majeurs sont prévus pour le DPE en 2025 ? À partir du 1er janvier 2025, les logements classés G au DPE seront interdits à la location, conformément à la loi Climat & Résilience. Cette mesure vise à améliorer l’efficacité énergétique du parc immobilier français.

Q2. Comment le marché de l’immobilier devrait-il évoluer en 2025 ? En 2025, on s’attend à une stabilisation du marché immobilier après plusieurs années de baisse. Les prix à Paris semblent se stabiliser, tandis que ceux des maisons connaissent des évolutions variées selon les régions, avec une stabilisation voire une légère hausse dans certaines zones.

Q3. Quelle est la situation actuelle du marché du diagnostic immobilier ? Le secteur du diagnostic immobilier a connu une croissance significative entre 2019 et 2021, suivie d’un ralentissement en 2022. Malgré les défis, le marché reste dynamique avec de nouvelles créations d’entreprises en 2023, reflétant les opportunités liées aux nouvelles réglementations énergétiques.

Q4. Quels sont les diagnostics obligatoires pour vendre une maison en 2025 ? En 2025, les diagnostics obligatoires pour la vente d’une maison incluent le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) valable 10 ans, le diagnostic amiante pour les biens construits avant juillet 1997, et le diagnostic plomb pour les logements d’avant 1949, entre autres.

Q5. Comment la digitalisation transforme-t-elle le secteur du diagnostic immobilier ? La digitalisation révolutionne le secteur avec l’adoption de logiciels spécialisés comme Liciel et Analysimmo, l’utilisation de la modélisation BIM pour des représentations 3D détaillées, et l’automatisation des rapports grâce à l’intelligence artificielle. Ces technologies améliorent l’efficacité et la précision des diagnostics.